Madame de Pompadour - Marquise des Lumières by Martial Debriffe

Auteur:Martial Debriffe [Debriffe, Martial]
La langue: fra
Format: epub
Tags: History, Modern, General
ISBN: 9782823807851
Éditeur: Univers poche
Publié: 2013-06-05T22:00:00+00:00

Ainsi, petit à petit, Madame de Pompadour, pour la restauration du couvent, dépensera 29 766 livres 4 sols, 11 deniers et 2 303 livres pour les vitriers, les carreleurs, les poêliers, les frotteurs, les fumistes, sans compter les aumônes destinées aux oeuvres du couvent.

Mais ce qui inquiète François Poisson, que sa séparation d’avec sa petite-fille a profondément bouleversé, ce ne sont pas les conditions matérielles que lui offre le couvent. Il s’interroge sur ce que nous pouvons appeler l’état psychologique d’Alexandrine ; chaque jour, il s’informe… Bientôt rassuré par les soeurs, il fait part à son fils de l’état d’esprit de la fillette : « Je croyais qu’elle se désespérerait lorsqu’il faudrait y aller… mais comme depuis trois ou quatre mois, sa mère l’avait retirée d’auprès d’elle et qu’elle l’avait logée dans ses petits entresols tout en haut et que c’était Mme du Hausset qui en avait soin, on lui avait inspiré à la chère petite enfant, combien elle aurait de plaisir d’être au couvent avec d’autres demoiselles de son âge, et surtout avec la petite princesse de Soubise. Elle ne respirait plus que le moment d’y aller, tant il est vrai qu’on persuade tout aux enfants quand on s’y prend de bonne façon. Celle-ci me disait avant d’y aller : « Mon papa, je vais apprendre à écrire bien vite afin que vous receviez tous les jours de mes lettres ; « et, en effet, j’espère qu’avant deux mois, elle m’écrira elle-même. »

François Poisson vient de découvrir « l’art d’être grand-père ». Il va vivre avec Alexandrine les moments délicieux qu’il aurait dû connaître avec Jeanne- Antoinette et Abel, si son exil en Allemagne ne les avait séparés. Les vacances de la fillette se passent à Marigny, et dès son arrivée, c’est une pluie de larmes, des baisers, des rires, trois mois d’arriérés de tendresse paternelle… Madame de Pompadour, qui avait été la petite Reinette, s’en réjouit ; elle a trop manqué à son père pour tenter de le priver de Fanfan, et la rivalité apparente qui se développe entre eux au sujet de la fillette est pour elle une manière de donner un sens à la vie de son père : « Je vois bien que la petite Alexandrine a chassé Reinette de votre coeur, cela n’est pas juste et il faut que je l’aime bien fort pour lui pardonner. Je vous renvoie ses lettres, car il paraît que vous en faites grand cas. » C’est en fait François, le grand-père, qui est jaloux quand Jeanne-Antoinette profite de ses déplacements à la Muette, toute proche de l’Assomption, pour rendre visite à sa fille. Il adopte la même attitude quand il quitte Versailles pour retourner à Marigny et confie ses impressions à Abel : « Je fus hier dimanche à Versailles, j’en revins le soir. J’y ai laissé votre soeur en bonne santé. Je descendis en revenant, comme bien vous le pensez, à l’Assomption pour y voir mon petit bijou mais je me gardais bien de lui dire que je partais demain.

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